Et si on vous disait que l’échec est un outil incroyablement puissant pour évoluer ? Et qu’on pouvait apprendre en faisant ?
Alors cette année, on arrête de se mettre la pression, on laisse de côté les bonnes résolutions et on se lance, on cherche, on expérimente, on se trompe, on se relève, et on essaye encore !
Plus qu’une méthodologie, le design thinking est une véritable philosophie, qui met la créativité à l’honneur ! Et parce qu’en 2022, chez CosaVostra, nous avons envie de célébrer l’inspiration qui sommeille en chacun de nous, et de renouer avec l’idée que ce qui compte finalement c’est le chemin, pas la destination finale, nous sommes partis à la rencontre de notre expert Etienne Machicoane, Head of Experience Design, pour qu’il nous explique tout sur cette méthode du design thinking.
Qu’est ce que c’est ? Comment ça fonctionne et comment explorer efficacement la méthode du design thinking pour réaliser vos projets ? Etienne, on t’écoute !
Sommaire
Définition du Design Thinking
Mais avant toute chose… le design thinking c’est quoi exactement ?
Le design thinking, dit DT, est une approche de l’innovation centrée sur l’humain. C’est une méthode, ou un processus de conception globale, axée sur l’utilisateur, en vue de réaliser des services ou produits innovants.
Le design thinking a été traduit en français par « esprit design » ou « pensée design ».
La définition du design thinking a beaucoup évolué depuis la création du concept. C’est à la fois une méthode, un processus et une vision spécifique du travail.
Quel que soit le domaine d’application, l’empathie, la créativité, la co-création, l’itération et le droit à l’erreur sont au cœur de cette méthodologie d’innovation.
L’objectif est de s’approprier les outils du design pour gérer des projets innovants et résoudre des problèmes, passés ou à venir grâce à l’intelligence collective, y compris dans des domaines traditionnellement éloignés du design.
La création de la méthode – Design Thinking
En France, le terme design thinking peut sembler récent, mais sa naissance remonte officiellement aux années 50.
Le design thinking naît aux Etats-Unis, lorsque le publicitaire américain Alex Osborn met au point la technique du « brainstorming ». Il réunit son équipe et stimule leur créativité afin de résoudre un problème.
Le brainstorming est une technique formalisée de résolution créative et collective de problèmes. Elle favorise la créativité et l’échange d’idées au sein d’un groupe, afin que ses différents collaborateurs produisent ensemble un maximum d’idées nouvelles sur un thème donné. Les problèmes que l’on peut résoudre par le brainstorming sont variés. Il peut s’agir d’une démarche d’innovation : nouveau produit, nouveau concept, nouvelle campagne publicitaire…
On associe donc souvent le Design Thinking aux ateliers de post-its et de brainstorming mais ce n’est pas que ça !
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Pause, attends Etienne, c’est quoi alors ?
Le Design Thinking c’est une discipline, un état d’esprit, une approche avec une vraie boîte à outils !
L’objectif premier est la qualité de l’expérience utilisateur, on va se concentrer sur leurs besoins afin de détecter les “Wicked problems“ à surmonter et essayer de trouver la bonne solution.
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Le développement du Design Thinking revient à ses pionniers Tim Brown, Nigel Cross, David M. Kelley … et est directement liée à la place de plus en plus centrale donnée aux usages et à l’expérience par rapport à la technologie. Traditionnellement, la gestion de projet laisse le moins de place possible au risque. Au contraire, le design thinking met en avant les usages de l’utilisateur ou du consommateur, le tâtonnement et l’expérience par l’erreur. Il ne s’agit pas seulement d’identifier des problèmes existants, mais aussi de répondre à des besoins qui ne sont pas forcément exprimés par les utilisateurs ou clients. La pensée design permet ainsi de s’adresser à des secteurs de marché qui n’avaient pas encore été identifiés.
Qu’est ce que la méthode du Design Thinking ?
Il existe plusieurs méthodes de design thinking, même si elles s’inspirent toutes d’une approche commune. Avec le temps et ses diverses utilisations, la méthodologie évolue. Les différentes étapes et le nombre d’étapes sont l’expression des différences de méthode. Étienne a choisi de nous présenter une version de cette méthode, qui met la flexibilité et la créativité à l’honneur.
Le Nielsen Norman Group, une société américaine de conseil en interface utilisateur fondée en 1998, propose 6 étapes en partant de sa définition :
“L’idéologie du design thinking affirme qu’une approche pratique et centrée sur l’utilisateur de la résolution de problèmes peut mener à l’innovation, et que l’innovation peut mener à la différenciation et à un avantage concurrentiel. Cette approche pratique, centrée sur l’utilisateur, est définie par le processus de design thinking et comprend 6 phases distinctes.”
Les 6 étapes de la méthode design thinking:
L’immersion et la recherche
Cette partie permet de comprendre les utilisateurs (analyses et interviews) ainsi que le contexte (benchmark). Chaque participant va notamment identifier les besoins et motivations des clients finaux. (PERSONA) Le persona marketing (aussi appelé « buyer persona« ) est une représentation fictive et généralisée de votre client idéal. Un persona, pour lequel Etienne préfère le terme de profil utilisateur, qui est plus précis, est un personnage de fiction ou un archétype que l’on utilise en design pour représenter un groupe d’utilisateurs afin de mieux se mettre dans leur peau. C’est aussi l’occasion de voir si l’on a bien compris notre cible. Un persona est une construction théorique de sa cible, composée des éléments vus sur le terrain et lors des interviews.
La définition et le cadrage
Cette étape permet d’identifier le challenge, prioriser le projet ainsi que de déterminer ce qui en assurera le succès.
L’idéation
Effectuée seule, puis en groupe, cette phase de production d’idées est alimentée par un moment d’inspiration où chaque participant va avoir un impact. La méthode offre des outils qui permettent de trouver des idées innovantes qui aboutissent à la résolution du challenge. On favorise l’intelligence collective qui permet d’avancer ensemble, de façon très concrète.
Le développement (ou prototypage)
Ici, on combine, croise et affine les idées. On crée des brouillons, des maquettes ou des prototypes. C’est cette phase qui rend unique le Design Thinking comparé aux autres méthodes.
Les tests
La phase de l’apprentissage. Cela permet de recevoir un feedback du client final, et de déterminer si la solution validée répond à l’objectif de départ. Ces retours permettront d’identifier des axes d’amélioration sur le produit.
L’implémentation et la distribution
Cette phase consiste à rédiger un plan d’action, donner des responsabilités et définir les ressources nécessaires à la mise en place du projet. Cette phase est primordiale pour le suivi du projet. Elle mène à la définition d’une roadmap produit réalisable.
Les étapes de la méthode peuvent également être résumés ainsi:
- Faire preuve d’empathie – comprendre en profondeur vos utilisateurs et leurs besoins
- Définir – décrire clairement les problèmes identifiés
- Concevoir – libérez la créativité et commencez à noter des idées
- Prototyper – créer des solutions possibles
- Tester – vérifiez auprès des utilisateurs si ce que vous avez en tête et prévoyez de fournir répond vraiment à leurs besoins et attentes
- Mettre en œuvre – réellement développer et lancer
Les 6 étapes du Design Thinking se rapprochent beaucoup du concept de Double Diamant, souvent confondu ou illustré ensemble.
Le Double Diamant comprend 4 grandes étapes :
- Découvrir – Phase divergente de recherche où l’on amasse des connaissances et des informations liée au problème.
- Définir – Phase convergente de définition du problème
- Développer – Phase divergente d’idéation
- Livrer – Phase convergente de livraison d’une solution
Ce concept est illustré comme suit mais peut également être apposé sur les 6 étapes de la méthode design thinking.
Le design thinking en entreprise
Le design thinking a changé la vision du design dans de nombreux domaines professionnels, mais la distinction entre UX Design et UI Design est encore floue pour beaucoup. Pour le commun des mortels (ou pour la plupart) les designers créent des objets élégants avec de belles couleurs. Le design thinking est centré sur le fonctionnement des différentes créations et non pas sur leur beauté, concept très bien expliqué dans ”Les 10 principes du bon design“ selon Dieter Rams.
Pourtant, le Design Thinking n’a pas toujours fourni de bons résultats… Cette expertise est une bonne source d’inspiration mais beaucoup d’entreprises oublient la phase d’itération et le droit à l’échec de cette discipline qui sont pourtant les principes majeurs du design thinking et nécessaires à l’apprentissage des designers. Cela a tout de même contribué à donner une autre image du rôle du designer. En entreprise, on s’inspire de cette expertise afin de résoudre certaines problématiques avec des ateliers de Design Thinking ou d’UX Design.
Comment animer un atelier de design thinking ?
Chez CosaVostra, on adore les ateliers de design thinking !
Collaboration, efficacité, innovation et… bonne ambiance à la clé !
Cela peut être très intéressant d’animer un atelier de design thinking une fois l’étape d’empathie (compréhension des besoins, contraintes, frictions des utilisateurs finaux autour de la problématique) et de définition (formulation de la vraie problématique en fonction des retours du terrain) réalisées et validées par les différentes parties prenantes du projet.
L’atelier de design thinking va permettre de travailler sur la phase d’idéation et de prototypage. Il vise à nourrir un état d’esprit d’innovation créative, favoriser une approche collaborative et prendre en compte les utilisateurs finaux (équipe, client, utilisateur…) et ceux, peu importe le domaine d’activité.
Idéalement, chaque étape de la méthode nécessiterait un atelier.
Voici les règles d’or, selon Etienne, notre Head of Experience Design :
- Planifier, définir et bien préparer l’atelier.
- Formuler la problématique précise à résoudre pour vos utilisateurs finaux.
- Se fixer des objectifs pour une approche collaborative efficace (et ne pas risquer de s’éparpiller !)
- Identifier une équipe pluridisciplinaire, constituée de personnes d’horizons différents.
- Inviter et impliquer les utilisateurs concernés lors de l’ atelier
- Choisir les bons outils
- Préparez votre matériel (des murs blancs pour écrire, des post-its pour griffonner, des feuilles de papier, des stylos pour tous les participants, du scotch pour coller toutes sortes de schémas, des gommettes de couleurs pour évaluer les différentes idées, et une montre pour s’assurer que le timing est bien respecté.)
- Désigner un super facilitateur pour mener l’atelier, quelqu’un d’empathique mais qui sache rester neutre !
Avantages du design thinking
Au vu de ses avantages, le design thinking est considéré pour certains comme étant une excellente approche pour innover dans de nombreux domaines.
Avantages :
- une méthode pragmatique qui peut résoudre tout type de défi
- une méthode vivante qui permet une amélioration en continu
- une méthode qui apporte de la valeur ajoutée via de l’innovation
- une méthode qui garantit la satisfaction des utilisateurs en phase avec les attentes et contraintes des utilisateurs.
- une méthode qui encourage l’esprit de cohésion, la responsabilisation et la valorisation de chaque collaborateur
Vous l’aurez compris. La méthode design thinking est une méthode pleine de ressources pour les entreprises qui souhaitent travailler avec plus d’empathie. Elles peuvent ainsi se mettre à la place des usagers et comprendre leurs habitudes et leurs envies. Cette manière de travailler crée de l’intelligence, permet à ces sociétés d’être des pionnières et d’innover en fabriquant une expérience utilisateur mémorable.
Mais ne l’oublions pas, le design thinking nous sert aussi de leçon dans nos vies au quotidien. La vie n’est pas un sprint, c’est un parcours d’endurance, et l’idée c’est quand même d’apprécier le chemin… Non ?
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